dimanche 6 mai 2018

Les tabous autour des règles

Non je ne vais pas me taire et je vais vous parler de ces tabous incompréhensibles à notre époque, ceux qui plannent au dessus des règles féminines.

Je me souviendrais toujours de l'arrivée de mes premières règles. La toute première fois que j'ai senti ce liquide chaud couler entre mes cuisses.
C'était un après midi d'été chez une copine. Elle avait une piscine et nous étions tous en maillot de bain, moi, cette copine, une amie et... mon petit copain! Ben oui le spectacle est plus savoureux si le public est de qualité.

 Je parade donc dans la piscine en espérant que mon petit copain, de 2 ans mon aîné, me trouve plus jolie que mes copines. En sortant, l'eau ruisselle comme à son habitude sur tout mon corps pour normalement finir par s'évaporer. Mais bizarrement ça ruisselle encore un peu trop dans mon maillot. ???? Je fonce aux toilettes et découvre le poteau rouge.

Je ressens un mélange d'excitation (ça y est je suis une femme!), de désarrois (mais qu'est ce qu'il faut que je fasse?) puis de honte (ok j'en ai sur les cuisses tout le monde l'a forcément remarqué). La honte prend le dessus quand je me souviens que mon petit copain est là.

Agir, vite. Je me souviens alors quand petite, je saignais du nez  et que je courrais aux toilettes en pleine nuit ma main sous le nez. Recueillant tout ce sang. Les gouttes que je semais sur mon chemin (oh non ! Pas les gouttes! Pourvus qu'il n'y ai pas de gouttes par terre!) Je roulais du papier toilette et l'enfilais dans ma narine sanguinolante. Voilà je roule du papier toilette, le dépose au fond de mon maillot de bain et tente une sortie timide.
Ah! La grande soeur de ma copine passe par là, je l'appelle. Je lui explique, elle me tend un tampon (jamais vu un truc pareil mais je me sens basculer du côté femme et ses secrets...) elle me dit que je n'ai qu'à le mettre dans mon vagin.  OK ça doit pas être bien compliqué, j'ai déjà explorer cette partie de mon anatomie... je l'ouvre comme une sucrerie et découvre un tube en carton blanc. A l'intérieur c'est rempli de coton. Bon ça y est, pas évident mais j'y suis parvenue. Par contre c'est assez gênant. Je passe l'après midi avec ce truc en moi qui me gêne, je me dit que c'est quand même mal foutu ou alors je l'ai vraiment mal mis... En plus, je fuis dans mon pantalon blanc. On est parti en ballade je suis obligé d'assumer, j'assume. Quand plus tard je rentre chez moi ma mère m'explique tout. Elle me fournit des "pâtes à cul" (serviettes hygiéniques) ouf je préfère ça !!!!
J'apprendrai bien plus tard que le tube en carton était un applicateur et qu'il fallait l'enlever...

Avec le recul, je me demande pourquoi tant de tabou autour des règles. Pourquoi personne ne m'a jamais expliqué ce qu'il fallait faire le grand jour venu. Car oui c'est un grand jour, et je ne me suis plus jamais senti la même après ça.
En écrivant ceci je me fais une promesse, en parler sans tabou à ma fille avant que ça n'arrive. Pour qu'elle n'ai pas à vivre ça, car même si maintenant j'en rigole j'en garde un goût amer.

Si seulement c'était tout... Meuh non. Ce qu'on ne nous dit pas non plus, c'est qu'une semaine par mois tu pètes littéralement les plombs! J'ai mis 20 ans à faire le lien entre mes humeurs (trois fois rien hein, j'ai juste envie de plaquer ma vie tellement je la trouve pourri et heureusement que je ne mords pas, car tout le monde sortirai la côte de maille! ) et mes règles. Chez moi cette semaine annonce l'arrivée de mes règles. Et la veille de celles-ci, je suis à nouveau tout Amour, Tendresse et Patience. Quand j'ai été sûre de moi j'ai mis au courant toute ma famille, et maintenant  Monsieur Spaghetti comprend avant moi que les anglais vont bientôt débarquer ! Ça nous a changé la vie car cette période était aussi dure à vivre pour mon entourage que pour moi. Bon pour ma part, j'ai beau le savoir, je ne peux absolument pas me maîtriser. J'essaye pourtant de toute mes forces... Mais au moins maintenant on en rigole. Une fois l'orage passé bien entendu.

Je me fais une deuxième promesse, c'est d'apprendre à ma fille à reconnaître ces humeurs et à ne pas en avoir honte.

A bas les tabous !

Bisous

Madame Lasagnes


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