mercredi 30 mai 2018

Sevrage de coquillette 26 mois!

Le titre va faire fuir la moitié d'entre vous, mais non je ne vais pas me taire, car c'est une expérience à partager.

Non ne fuyez pas!! Je suis normale je vous jure! Bon certes, je n'ai pas fait comme
la plupart des familles qui ont choisi de donner le biberon tout de suite, ou au bout des 6 mois recommandés par l'OMS, ou au bout d'un an... ni même au bout d'un an et demi... un an trois quart... 2 ans...Non non, j'ai tenu 2 ans et 2 mois. Je dis TENU car c'est quand même fatiguant. Moralement d'abord, le regard des gens, les remarques de la famille, toutes ces petites choses futiles et furtives qui transforment l'affaire en un véritable combat. C'est fatiguant physiquement aussi, les nuits pendant 2 ans à se réveiller encore 5 ou 6 fois, les "Maman je veux téter!!" à tout bout de champs, pendant les courses, en voiture, dans le tram etc... Mais pour moi c'était l'évidence puisque que je l'avais fait pour son frère...

 Oui MAIS avec lui, c'était carrément plus cool! Il tétait beaucoup moins, ne se réveillait qu'une seule fois la nuit. S'endormait sans le sein. Un allaitement long idéal de 2 ans et demi qui s'est terminé par un sevrage FACILE!!! Finger in the nose!! Un jour je lui ai dit qu'il était grand maintenant et qu'il n'aurait plus de tétées. Il a pleuré 2 fois 5 minutes et ne m'a plus jamais réclamer le sein!!!!! Easy... mon Cannelloni. 

Mais je ne regrette rien. De l’extérieur ça a pu passer pour de "l'esclavage" (on me l'a sorti ce sont de vrais guillemets "") mais ce qui compte c'est ce qui se passe à l’intérieur pas vrai? Et je ne l'ai absolument pas vécu comme ça, même si j'ai râlé, pesté, enragé parfois. Même si j'ai ressenti le besoin de me confier quelque fois sur la difficulté de cette aventure de ouf. Le bonheur et la sérénité qui ressort de tout ça en valent la peine. 

Alors pourquoi ce sevrage? Les amis et la famille nous pressent mais c'est un choix personnel: gros ras le bol.


Je sens autour de moi que les gens ont atteint leur seuil de tolérance car les petites phrase à ma fille: "bah alors encore au tétou?" , "Tu es grande maintenant, il va falloir arrêter de téter" fusent à chaque occasion... Même si c'est chiant et que je trouve ça limite culpabilisant pour ma fille, ce n'est pas ce qui m'a motivé à arrêter.

J'ai décidé ce sevrage car je commençais à ressentir comme une sorte de rejet. Ma fille tétait vraiment beaucoup de jour comme de nuit et si jusque là je me sentais fier et en osmose avec elle, est arrivé le moment où ça m'agaçait terriblement. J'ai décidé de m'écouter, comme je le fais avec à peu près tout dans ma vie, (suivons nos instincts!!) et j'ai commencé par la sevrer la journée. Ça se passe bien, elle l'accepte. C'est encore un peu difficile au moment de la sieste, car elle avait l'habitude de s'endormir avec moi en tétant. 

Dure le sevrage, maman désemparée.


Bon alors si comme moi vous avez fait le choix d'allaiter le plus longtemps possible, vous allez, ou, vous avez dû faire face, au redouté, à l'impressionnant, à l'inattendu parfois (et au putain casse toi je voudrais que ça se fasse tout seul!) j'ai nommé LE SEVRAGE! Ça fait peur hein? Rien que de le voir écrit comme ça en lettres capitales, j'en ai la chair de poule. Et à tout âge c'est quand même bien souvent une galère. Je parle ici bien sûr du sevrage induit et non du sevrage naturel qui, comme son nom l'indique, se fait tout naturellement et sans stress. Personnellement je n'avais pas le courage d'attendre, d'autant plus que ça peut traîner jusqu'à 7 ans cette affaire...Non vraiment pas le courage! Par contre je n’émets aucun jugement, les mères qui l'ont eu ce courage d'aller jusque là, ont mon admiration et mes courbettes galipettes à vie!

Comment s'y prendre? par où commencer? Tout le monde y va de son avis... Taisez-vous, laissez-moi écouter mon instinct! C'est perturbant de voir à quel point l'instinct se met à chuchoter puis à se taire au fur et à mesure que l'entourage donne ses bons conseils. Je sens qu'avec ma fille il faut y aller en douceur mais peut être que je me trompe... Finalement je ne le saurai jamais. Il fallait faire un premier choix: arrêter d'un coup comme je l'avais fait pour mon fils ou progressivement par étape, par essai/ erreur. Méthode progressive OK! Le jour ou la nuit? Le jour, ce sera plus facile. Ça se fait donc plutôt facilement, je lui explique, elle comprend tout. Elle parle très bien donc me décrit ce qu'elle ressent, je peux pallier à beaucoup de choses. Elle tète donc le soir avant de s'endormir, elle s'endort seule depuis quelques jours. Puis toute la nuit jusqu'au matin.

Le jour... check! La nuit maintenant.


Pour la nuit: La méthode Gordon. 


C'est une méthode dite douce. Elle est adaptée aux enfants habitués au cododo et qui sont encore allaités la nuit. Elle est pensée pour les enfants de plus de 1 an et si le votre est plus petit, je ne peux que vous conseiller d'aller lire directement ce qu'en pense le Docteur Jay Gordon. C'est ici. Sur le blog Naître Au Monde où la blogueuse y a posté une version française, traduite par une Canadienne du  programme de sevrage nocturne du Dr. Jay Gordon. Dans tous les cas si cette méthode vous intéresse n'hésitez pas à aller y faire un tour.
J'ai lu et relu cette méthode, je l'ai assimilé et je l'adapte à ma sauce au fur et à mesure. Elle me sert de base pour m'encourager à persévérer.

En voici les étapes:


Il faut choisir une plage horaire de 7 heures consécutives correspondant à la nuit idéale. J'ai choisi comme Gordon 23H/6H car cela correspondait à mon mode vie. Ma journée commence à 7H et il faut prévoir 1H avant le lever pour câliner après la nuit agitée. Mais ça peut être 22H/5H ou Minuit/7H.
Pour le coucher j'offre donc à ma fille la tétée du soir qu'elle affectionne tout particulièrement car elle l'apaise et la met en condition de sommeil et d'acceptation d'aller au lit. En général il est 20H30.
Si elle se réveille avant 23H (c'est à dire jusqu'à 22H59!!) je lui donne le sein et elle se rendort tout de suite.

Après 23H voilà ce que préconise Gordon:

                 les 3 ou 4 premières nuits:

Vous pouvez lui donner le sein, mais surtout, veillez à ce que l'enfant ne se rendorme pas au sein. Câliner, Caresser, Rassurer. Rester avec l'enfant jusqu'à ce qu'il se rendorme. Attention cela ne va pas être facile il va y avoir de la colère, des cris. De notre côté c'est très dure, pour elle comme pour moi. Je suis la maman qui ne laisse pas pleurer son enfant. (Lynchez-moi! Je fais des gosses insupportables qui ne connaissent pas la frustration!!!) Par contre, je n'ai ressenti ni peur, ni inquiétude ni quoi que ce soit qui pourrait la traumatiser. Mais la première nuit, une rage assez impressionnante [qui s'est calmé au bout de 15 minutes quand elle a finit par accepter son bibi. C'est là où je m'éloigne un peu des recommandations de Gordon. Je lui propose un bibi de lait au chocolat ou à la vanille pour que ce soit encore plus doux. Avec dans l'idée qu'à terme elle ai à disposition un biberon d'eau dans son lit qu'elle pourra boire à volonté et toute seule. Si vous êtes plus courageux que moi vous pouvez zapper cette étape et vous en tenir à la méthode.] En tout cas, il faut respecter cette règle: l'enfant doit se rendormir, même si ce n'est que pour 15 minutes avant de lui redonner à téter. Et à nouveau ne pas l'endormir au sein, mais avec Présence et Réconfort. Etc jusqu'à 6H (ou heure choisie) Ensuite de 6 à 7H on laisse son enfant se réveiller doucement au sein pour qu'il ai un réveil serein.

               Les 3 ou 4 nuits suivantes:

Lorsque l'enfant se réveille après 23H on ne lui donne plus le sein du tout. On continue de câliner, caresser, rassurer. Et on le pose là où il dort d'habitude. Son lit, le votre, la niche du chien peu importe... Cette fois ci il doit apprendre à se rendormir avec encore moins de contact. Apparemment certains enfants peuvent pleurer jusqu'à une heure (je ne pourrais pas tenir!). Pour ma part c'est 10 minutes maximum puis elle se résigne et accepte de se rendormir à côté de moi. Comme elle n'a pas de doudou elle cale ses petites menottes sous mes aisselles (honte... oui oui, elle a toujours fait ça en tétant et là clairement ça la rassure) A partir de 6H la tétée du matin qui traîne jusqu'à 7H.

               Et enfin les 3 ou 4 nuits suivantes:

On ne prends plus son enfant quand il pleure, on continue les caresses, on lui parle doucement à l'oreille etc... il sera sensé se rendormir seul à la fin du processus, ou avec l'aide d'une caresse d'un murmure "tout va bien" "je suis là" "dors mon ange" comme vous voulez. Cette étape à duré une semaine entière chez nous. Mais c'est acquis. Maintenant quand elle se réveille, le plus souvent elle se rendort. Sinon elle me demande un bibi qu'une fois maximum dans la nuit. Elle a même fait 3 nuits complètes. Alléluia !!!!


Le bilan:

Ce sevrage me faisait si peur, mais je dois avouer que ça s'est plutôt bien passé. Même si j'aurai préféré mille fois que tout ça se fasse sans pleurs.
 Le secret c'est de se sentir prête,  ne pas le faire à contrecoeur sous la pression de l'entourage.
Aujourd'hui ma fille ne tète plus que le soir avant de s'endormir et le matin au réveil.  Je supprimerai l'une puis l'autre dans les jours qui viennent. Et cette merveilleuse et erreintante aventure s'achèvera pour laisser la place à d'autres.

Que ce soit allaitement court ou long, comment s'est passé le sevrage de vos trésors ?


Bisous 

Madame Lasagne 

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